Cette année, la Journée mondiale contre le travail des enfants met le point sur l’impact de la crise sanitaire sur le travail de ses derniers. La pandémie et le choc économique et du marché du travail qui en résulte, ont un impact majeur sur la vie et les moyens de subsistance de la population.
Malheureusement, les enfants sont souvent les premiers à souffrir. La crise peut pousser des millions d’enfants vulnérables au travail. On estime déjà à 152 millions le nombre d’enfants qui travaillent, dont 72 millions exercent des travaux à risques. Ces enfants courent désormais un risque encore plus grand de faire face à des circonstances encore plus difficiles et de travailler de plus longues heures.
Les enfants du monde entier exercent régulièrement des formes de travail rémunérés et non rémunérés qui ne leur sont pas préjudiciables. Cependant, ils sont classés comme « enfants travailleurs » lorsqu’ils sont trop jeunes pour exercer un métier ou sont impliqués dans des activités dangereuses qui peuvent compromettre leur développement physique, mental, social ou éducatif.
Dans les pays les moins avancés, un peu plus d’un enfant sur quatre (de 5 à 17 ans) sont engagés dans un travail considéré comme préjudiciable à leur santé et à développement. L’Afrique se classe au premier rang des régions tant pour le pourcentage d’enfants qui travaillent, que pour le nombre absolu d’enfants qui travaillent (72 millions).
L’Asie et le Pacifique se classent au deuxième rang pour ces deux mesures ( 7% de tous les enfants) et (62 millions en termes absolus sont impliqués dans le travail).
Les régions Afrique et Asie et Pacifique représentent ensemble près de neuf enfants sur dix dans le diagramme du travail des enfants dans le monde. Le reste est réparti entre les Amériques (11 millions), l’Europe et l’Asie centrale (6 millions) et les États arabes (1 million).
En termes d’incidence, 5% des enfants sont astreints au travail dans les Amériques, 4% en Europe et en Asie centrale et 3% dans les États arabes. Alors qu’au niveau des pays à faible revenu, leur nombre est en fait plus élevé. 9% des enfants des pays à revenu faible sont soumis au travail.
Les statistiques sur le nombre absolu d’enfants exerçant un travail dans chaque groupe de revenu national indiquent que 84 millions d’enfants représentant 56% de tous ceux qui travaillent, vivent réellement dans des pays à revenu intermédiaire, et 2 millions supplémentaires vivent dans des pays à revenu élevé.
Au Maroc, Quatre régions du Royaume abritent 70% des enfants astreints à ce type de travail. La région de Casablanca-Settat vient en tête avec 25,3%, suivie de Marrakech-Safi (20,3%), puis Rabat-Salé-Kénitra (12,7%) et enfin la région de Fès-Meknès avec 11,7%.
Parmi les enfants de sexe masculin, un nombre de 132.000 exercent un travail dangereux, 74,3% des garçons au travail et 3,7% de l’ensemble des garçons âgés de 7 à 17 ans respectivement. C’est le cas de 31.000 filles, et respectivement 44,2% et 1% des enfants de même sexe.
Par ailleurs, 10,6% des enfants exerçant un travail dangereux sont en cours de scolarisation, 81,4% ont quitté l’école et 8% ne l’ont jamais fréquentée.
Le travail dangereux reste concentré dans certains secteurs économiques et diffère selon le milieu de résidence. En zones rurales, les enfants exerçant un travail dangereux se retrouvent en particulier dans le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche » (82,6%). En revanche, en villes, ils sont concentrés dans les « services » (52,7%) et dans l’ »industrie y compris l’artisanat » (32%). Parmi les secteurs où le niveau d’exposition des enfants à ce risque est le plus élevé figure en particulier, le secteur des BTP avec 92%, suivi de l’ »industrie y compris l’artisanat » (83,7%), les « services » (82,4%) et l’ »agriculture, forêt et pêche » (58,6%).